SNJC : Pour un engagement plus affirmé en faveur de la sécurité sociale et économique des journalistes Camerounais

Je vous propose aujourd’hui de lire « la Déclaration spéciale du SNJC à l’occasion de la 125eme journée internationale de travail le 1er mai 2011 et la 20ème journée mondiale de la liberté de la presse le 03 mai 2011″


Le Bureau Exécutif National du Syndicat National des Journalistes (BEN/SNJC) s’est réuni en session extraordinaire le 29 Avril 2011 à la Bourse de travail de la Confédération des Syndicats autonomes du Cameroun (CSAC) à Douala.

Présidé par le Premier Secrétaire a.i.,  le BEN du SNJC a examiné la vie de l’organisation de même qu’il a passé en revue l’actualité dans les médias nationaux et internationaux.

Relativement à l’engagement de ses membres en particulier, et des journalistes et travailleurs des médias en général  dans les campagnes en vue de favoriser un exercice plus décent, libre et digne de leur métier au Cameroun,

Le BEN a noté avec satisfaction que le SNJC se positionne de mieux en mieux comme porte-étendard national dans la défense des droits moraux et intérêts matériels et professionnels des journalistes et travailleurs des médias du Cameroun.

Le BEN/SNJC a néanmoins constaté que malgré les déclarations solitaires des travailleurs des médias proclamant leur engagement dans la nécessaire lutte pour l’amélioration de leurs conditions de  vie et  travail de même que  malgré les appels  lancés aussi bien aux employeurs qu’aux pouvoirs publics en vue de la nécessaire amélioration des situation sociale, économique et politique de l’exercice des journalistes camerounais, la toute première Convention Collective Nationale des Journalistes et des Métiers Connexes initiée par le SNJC et négociée pendant 4 ans avec le patronat de presse puis adoptée  et signée solennellement le 08 novembre 2008, en présence des ministres du travail et la Communication,  représentants le gouvernement, faute d’engagement conséquent des éventuels bénéficiaires,  n’a connu, 3 ans après, aucun début d’application.

Pis, les conditions de travail et de vie des journalistes, comme par défiance à l’effort paritaire entrepris par les parties prenantes,  se sont davantage détériorées depuis l’adoption de ce  document-cadre pourtant censé être plus protecteur des droits sociaux et professionnels du journaliste.

Comme conséquences visibles, le SNJC a noté de nombreuses régressions sociales marquées notamment par des drames personnels et familiaux pour les journalistes et les travailleurs de médias. Il s’agit  notamment de la généralisation de la  précarité ; des maladies non ou peu prises en charge ; des accidents de travail non indemnisés ; la généralisation des bas salaires et même des emplois non rémunérés ;  l’accumulation des arriérés de salaire de même que la multiplication des licenciements abusifs ou la contrainte des démissions  sans véritable recours pour les victimes; la multiplication des décès précoces, entre autres.

Dans les cas où il existe une assurance maladie, elle ne bénéficie pour l’essentiel, comme à la Sopecam, qu’aux cadres dirigeants.

Après avoir entendu et examiné le rapport circonstancié de la commission ad hoc chargée de réfléchir sur la création et la mise en œuvre d’un dispositif d’assistance et de solidarité des journalistes, le BEN  a décidé, parallèlement à son engagement pour une application effective de la Convention Collective, de travailler à la mise en place d’ici le Congrès, d’un mécanisme alternatif et autonome, qui, sous réserve des conclusions des études commandées,  prendrait la forme d’une Mutuelle ou d’un Fonds de Solidarité et d’Assistance sociale,  en vue d’assurer une meilleure sécurité sociale et économique du journaliste et des travailleurs des médias camerounais.

De ce point de vue, le BEN a mandaté le Premier Secrétaire, avec l’appui d’un Commission ad hoc,  d’entreprendre dans les meilleurs délais toutes démarches et actions en vue de la concrétisation de ce projet

Aux termes d’intenses débats, le BEN/SNJC a décidé d’interpeller tous les acteurs de la scène médiatique nationale afin qu’une sorte d’Alliance positive se mette en place en vue de sauver le travailleur, principal acteur et matière première dans la chaîne d’une production journalistique compétitive et de qualité.

 

Dans cette perspective, le SNJC demande:

 

Aux pouvoirs publics

De prendre toutes les mesures légales et réglementaires en vue de faciliter une application urgente de la Convention Collective des journalistes

Réitère son exigence de la suppression des peines privatives de liberté pour les délits de presse.

Appelle à une action concertée en vue de créer ou le cas échéant, réformer la législation existante, dans l’optique de garantir un libre accès des journalistes et des citoyens aux sources et à l’information publique ;

D’accorder plus d’autonomie politique et managériale  aux médias d’Etat afin qu’ils deviennent effectivement des médias de service public dont c’est la vocation ;

Exige l’application effective de l’accord de florence et son protocole additionnel de Naïrobi.

Aux Employeurs des médias

Met en garde les Employeurs qui croient qu’on peut durablement jongler avec les principes et règles sociaux en  entreprise ;

Exige une gestion plus transparente et participative des ressources de l’entreprise, afin d’offrir les meilleures conditions de travail aux journalistes et employés des médias ;

Exige le règlement sans délai des arriérés de salaires de plus en plus accumulé dans les entreprises privées de presse;

Appelle les dirigeants des médias d’Etat à assurer aux journalistes y employés un exercice indépendant et honorable en vue de favoriser la couverture pluraliste et non partisane de l’actualité nationale et internationale ;

 

Aux journalistes et travailleurs des médias

De s’engager davantage en prenant chacun sa place dans les organisations professionnelles de son choix, plutôt que de croire qu’un miracle se produire pour changer la face de notre métier ;  dans la lutte pour la garantie et le respect de la liberté de la presse ;

De se mobiliser effectivement pour former la masse critique nécessaire aux pressions démocratiques et politiques ;

Rappelle qu’en dehors d’une forte et organisée  mobilisation des journalistes, les meilleures conditions de vie et de travail, au-delà des proclamations de principe, ne seront jamais  possibles au Cameroun;

Invite les confrères des médias d’Etat à tirer les leçons du sort de ceux qui dans les pays frères, travaillant pour des organes présumés du service public, des confrères ayant choisi de se mêler de la propagande politicienne ou partisane en paient aujourd’hui le lourd tribu après avoir fini de décrédibiliser la profession;

Exprime néanmoins, à la suite de la Fédération Africaine des Journalistes (FAJ) son entière solidarité aux confrères ivoiriens et particulièrement aux camarades de l’UNJCI, dont nombre d’entre eux sont victimes de toutes sortes de violences depuis le début du conflit post-électoral ;

Appelle à cet effet les nouvelles autorités à assurer toutes les conditions en vue d’un exercice sécurisé et pluraliste des journalistes et des médias dans ce pays frère.

 

Fait à Douala, le 29 Avril 2011

 

Pour le Bureau Exécutif National

 

(é) Alex Gustave AZEBAZE

Premier Secrétaire a.i.

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